Professionnels : Payez-vous votre électricité plus cher que nécessaire ?
Beaucoup d’entreprises ignorent que la part fixe de leur facture, appelée TURPE, peut être optimisée sans changer de fournisseur, ni ralentir l’activité. Pourtant, c’est un levier d’économies direct, souvent mal maîtrisé.
Et si un simple audit énergétique permettait de reprendre le contrôle sur vos coûts énergétiques ? Dans cet article, nous vous expliquons comment procéder et quelles sont les limites à connaître.
1. TURPE : qu’est-ce que c’est, et pourquoi vous le payez sans le savoir ?
Le TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité) représente 30 à 40 % de la facture d’électricité d’une entreprise ou d’un bâtiment. C’est une taxe réglementée, collectée par le fournisseur, mais reversée aux gestionnaires des réseaux (Enedis, RTE…).
Il sert à financer :
- L’entretien et la modernisation des réseaux
- Le comptage
- Le transport et la distribution de l’électricité
Il s’applique quelle que soit votre offre ou votre fournisseur. Ce n’est pas négociable, mais c’est optimisable.
2. Pourquoi le TURPE pèse autant dans vos charges ?
Pour les professionnels, le TURPE est basé sur :
- La puissance souscrite (en kVA)
- Le profil d’utilisation (heures pleines, creuses, jours de pointe)
- Le type d’abonnement (BT, HTA, HTB…)
Une puissance mal dimensionnée, des pics de consommation mal gérés ou des plages horaires mal choisies peuvent considérablement augmenter le montant du TURPE.
Exemple concret : Une entreprise de 50 salariés avec 90 kVA souscrits alors qu’elle n’en utilise que 60 en pointe, peut perdre plus de 2 000 €/an, uniquement sur la mauvaise puissance souscrite.
3. L’audit énergétique : votre levier pour optimiser le TURPE
Un audit énergétique professionnel va bien au-delà d’un simple “bilan de consommation”. Il permet une analyse fine de vos consommations réelles pour identifier les dysfonctionnements et optimisations possibles.
Analyse technique détaillée
L’audit comprend généralement :
- Analyse des courbes de charge : Profil réel de consommation heure par heure sur 12 mois minimum
- Étude des pics de consommation : Identification des surcharges ponctuelles qui impactent la puissance souscrite
- Diagnostic des installations : État des équipements énergivores (éclairage, ventilation, CVC, process industriels)
- Analyse tarifaire : Adéquation entre votre profil d’usage et votre contrat
Optimisations techniques possibles
Les principales actions identifiées concernent :
- Recalibrage de la puissance souscrite : Ajustement fin basé sur les besoins réels
- Délestage intelligent : Programmation des équipements pour éviter les pics
- Système de supervision : GTB (Gestion Technique du Bâtiment) pour piloter les consommations
- Modernisation des équipements : Variateurs de fréquence, LED, pompes à chaleur haute performance

4. Exemples concrets d’optimisation du TURPE
Cas n°1 : Industrie métallurgique
Situation initiale : 250 kVA souscrits, pics très ponctuels sur machines-outils Problème identifié : Démarrages simultanés provoquant des appels de puissance inutiles Solutions mises en œuvre : Étalement des charges, variateurs de fréquence, recalibrage à 180 kVA Résultats : 5 800 €/an d’économies sur la part TURPE
Cas n°2 : Bâtiment tertiaire
Situation initiale : 60 kVA, usage bureaux avec systèmes CVC fonctionnant en continu Problème identifié : Absence de programmation horaire et de régulation Solutions mises en œuvre : Automatisation, délestage en heures pleines, reprogrammation GTB Résultats : 18% de baisse de facture globale, dont 2 000 € sur le TURPE
5. Limites et prérequis d’un audit énergétique
Conditions nécessaires pour un audit efficace
Un audit n’est pertinent que si certaines conditions sont réunies :
- Factures détaillées disponibles : Au moins 24 mois d’historique pour identifier les tendances
- Accès aux installations : Possibilité de mesurer et analyser les équipements
- Engagement de la direction : Volonté d’investir dans les solutions identifiées
- Budget disponible : Pour les éventuels travaux ou équipements recommandés
Limites techniques et économiques
L’audit ne peut pas résoudre tous les problèmes :
- Contraintes process : Certaines activités industrielles ne permettent pas de moduler la consommation
- Vétusté des installations : Les équipements trop anciens peuvent nécessiter des investissements lourds
- Rentabilité variable : Tous les sites ne présentent pas le même potentiel d’économies
- Délais de mise en œuvre : Certaines optimisations nécessitent des travaux sur plusieurs mois
6. L’optimisation du TURPE est-elle réglementaire ?
Oui, totalement. Mieux : c’est encouragé par la loi, surtout pour certaines structures.
Le décret tertiaire (éco-énergie tertiaire)
Oblige les bâtiments de plus de 1 000 m² à réduire leur consommation de 40 % d’ici 2030. L’audit énergétique est un levier majeur pour atteindre ces objectifs.
La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive)
Dès 2025, de nombreuses PME devront déclarer leur impact énergétique. L’audit permet d’anticiper et de piloter cette obligation.
Le Plan Bâtiment Durable et les CEE
Des aides (certificats d’économie d’énergie) peuvent financer une partie de l’audit ou des travaux issus de ses recommandations.

7. Audit énergétique = aussi un levier RSE & image
Réduire sa facture, c’est bien. Mais dans un contexte où les clients veulent des entreprises responsables, les investisseurs regardent les performances ESG, et les labels HQE, ISO 50001, un audit énergétique devient un marqueur de sérieux et d’engagement.
Conclusion : le TURPE, un poste d’optimisation stratégique
Le TURPE n’est pas une fatalité. C’est un indicateur à piloter, comme un poste de dépense stratégique. Un audit énergétique bien mené vous donne les clés pour le maîtriser, faire des économies durables, améliorer votre bilan carbone, et prendre une longueur d’avance réglementaire.
Cependant, l’audit n’est qu’une première étape. Le succès dépend de votre capacité à mettre en œuvre les recommandations et à maintenir les bonnes pratiques dans la durée.
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FAQ
1) Un audit énergétique peut-il réduire ma facture d’électricité ?
Oui, dans la majorité des cas. Un audit permet de détecter les dérives, optimiser la puissance souscrite et adapter votre usage au bon tarif. Le TURPE étant une part importante de la facture, son optimisation entraîne des économies directes. Cependant, le potentiel d’économies varie selon le secteur et la taille de l’entreprise.
2) Le TURPE n’est-il pas réservé aux très grosses entreprises ?
Non. Le TURPE concerne toutes les structures raccordées au réseau, dès que vous avez un compteur professionnel. Une PME avec un mauvais dimensionnement peut perdre autant – voire plus – qu’un grand site bien géré.
3) Un audit énergétique est-il obligatoire dans certains cas ?
Oui. Le décret tertiaire, la CSRD ou certaines certifications (ISO 50001, HQE) exigent ou recommandent des audits pour suivre vos consommations. Mieux vaut anticiper et transformer cette obligation en opportunité d’économies.